L’immigration globale sous toutes ses formes a donné un coup de frein au vieillissement de la population du Québec. Dans la région Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, il y a une grande communauté maghrébine pour répondre aux besoins d’emploi des secteurs miniers. Une réussite d’intégration, selon plusieurs observateurs.
Voici le sujet sur lequel se penchent les commissaires Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau au micro de Paul Arcand en compagnie du commissaire invité Gildor Roy jeudi matin.
«L’immigration et l’intégration sont réussies. À Val-d’Or, il n’y a aucun problème. Et ça m’a rappelé que moi, en 1960, quand je suis venu à Cadillac en Abitibi, le monsieur qui avait le magasin de linge, c’était un Libanais. L’épicerie, c’était un Syrien. Le bar où mes parents se sont rencontrés, c’était un couple de juifs immigrés de Russie. Le premier chum à ma mère, c’est un Polonais. Il n’y a jamais eu de bataille à Cadillac. C’était déjà une ville cosmopolite. Ce n’était pas tout du monde qui parlait français en arrivant au Québec. Ils ont appris en travaillant et en étant dans la communauté.»
«C’est ça l’immigration qu’on veut. On veut des gens qui vont dans les régions. D’ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux à aller dans les régions. Il y a une mesure, hier, qui est sortie indiquant que les immigrants qui quittaient Montréal étaient en augmentation. C’est la même chose à Toronto d’ailleurs, c’est lié au coût du logement. On veut ça, on veut des gens qui s’implantent, qui font des familles, qui jouent à ringuette, qui jouent au soccer. [...] Ceci étant dit, non à une certaine immigration! Tu as des entreprises au Québec où ce ne sont que des travailleurs temporaires ou une majorité de travailleurs temporaires. Ils ne s’intègrent pas parce qu’ils ne sont pas invités à s’intégrer. Ils sont temporaires. Ils travaillent, on les loge, on prend tous les logements disponibles de la municipalité, on les transporte en autobus, on s’en va en usine. Ils ne parlent que l’anglais quand ils le baragouinent...»
«Il y a un plaidoyer en faveur de l’immigration, mais encore faut-il déterminer ce qu’on attend de l’immigration. Parce que de tout temps, l’immigration a servi de bouc émissaire. On a décrit les immigrants comme des voleurs de job. Il y a une exception, c’est durant la pandémie. On a qualifié nos immigrants de travailleurs essentiels et d’ange gardien. Mais là, encore aujourd’hui, le gouvernement dit: "Le français est en déclin. C’est la faute de l’immigration. Il manque de logements. La crise du logement se déploie dans tout le Québec. C’est à cause de l’immigration". Mais on ne s’est jamais questionné comme société sur notre vision de l’immigration.»