Une action collective a reçu l'aval d'un juge de la Cour supérieure du Québec contre 16 sociétés pharmaceutiques accusées de ne pas avoir adéquatement informé les consommateurs sur l’efficacité et les dangers des opioïdes.
Quel est l'avis de la Dre Marie-Ève Goyer, chercheuse à l’Institut universitaire sur les dépendances et professeure agrégée de clinique au Département de médecine de famille et médecine d’urgence de l’Université de Montréal?
«Je veux quand même rappeler que ces médicaments-là ont leur place en douleur aiguë, ponctuelle. On est très content, quand on fait une pierre aux reins, d'avoir des opioïdes pour se soulager. Ça fonctionne très bien comme antidouleur.
«La problématique qu'on a vue apparaître en Amérique du Nord, c'est la surprescription ou la prescription dans des cas de douleur au long cours: mal de dos, mal de tête, fibromyalgie, etc. Le problème avec les opioïdes en douleur chronique, c'est que ce sont des médicaments qui, très rapidement, quand on les prend régulièrement, induisent de la tolérance. Le corps s'habitue. Et pour avoir le même effet que vous aviez avec 5 milligrammes un mois plus tard, vous devez en avoir 10 milligrammes, 15 milligrammes, etc.»