Est-ce que les avions de Boeing sont sécuritaires?
La question se pose après deux écrasements des 737 Max qui ont été blâmés sur des logiciels défectueux, sur de la formation déficiente et après des incidents en vol nombreux, spectaculaires, qui n’ont pas fait de morts, mais qui donnent à penser que peut être Boeing tourne les coins ronds pour produire des avions très rapidement.
Et aujourd’hui, au Sénat américain, il y a deux comités qui se penchent sur les enjeux de sécurité chez l’avionneur basés aux États-Unis. Deux lanceurs d’alerte ont témoigné. L’un d’eux, un ancien ingénieur de Boeing, a eu cette formule-choc: ils mettent en circulation des avions défectueux.
«J’ai eu un petit frisson en vérifiant mon billet d’avion. Je m’en vais en voyage l’été prochain. J’ai vu que c’est un 737 Max de Boeing qui est l’avion que je vais prendre. Est-ce que j’ai raison d’avoir un petit frisson?» s'inquiète Patrick Lagacé.
Écoutez Jean Lapointe, expert en aviation civile et pilote retraité au micro de Patrick Lagacé, discuter de la sécurité entourant les avions Boeing.
«C’est clair qu’on a pas seulement menti au public voyageur. On a menti aux pilotes lorsqu’on a présenté ce nouveau modèle d’avion, je peux vous dire, pour avoir parlé à plusieurs pilotes de Boeing 737 dans les derniers mois, qui sont très heureux, des nouveaux programmes qui sécurisent l’avion, ils ne voient plus aucun danger à court terme. Mais effectivement, Boeing aujourd’hui, à cause de ces deux accidents-là et de leur procédure rapide de montage d’avion aujourd’hui, fait face à une perte de confiance du public. Évidemment, il y a plusieurs événements qui ont eu lieu au cours des dernières semaines comme perte de roues ou problème sur le moteur ou capot qui s’arrache, qui est indépendant de Boeing, parce que c’est au niveau de l’entretien au niveau des sociétés aériennes qu’on doit regarder. Mais Boeing a toute une pente à remonter et parce que c’est un produit américain, c’est excellent. Ça explique que ce soit le Congrès américain, des politiciens qui tapent sur la tête de l’Agence fédérale américaine pour redorer le blason de la capacité d’exportation des Américains vers le monde.»