La crise de l'agriculture au Québec est marquée par des manifestations généralisées, comme celles en Montérégie, Laval, Saint-Hyacinthe et dans le Nord.
Jeudi, c'est à St-Hyacinthe qu'une manifestation afin de dénoncer leurs conditions a lieu.
Écoutez Luc Ferrandez aborder la situation avec Pascal Bérubé le député de Matane du Parti québécois et Martin Caron, le président de l'Union des producteurs agricoles
Pascal Bérubé, député de Matane du Parti québécois, souligne la mobilisation et la colère des agriculteurs face à la bureaucratie, le manque de financement et de considération.
«Je suis à Saint-Hyacinthe. Il y a beaucoup d’ambiance, mais il y a surtout beaucoup de mobilisation et de colère. Essentiellement, le monde agricole nous dit qu'il ne sont pas entendus...qu'il y a trop de paperasse, pas assez de financement, pas assez de considération. La formule que je retiendrais parce que c’est pas seulement ici, j’ai vécu la première à Rimouski, c’est que les terres agricoles sont en train de trembler. Il y a une mobilisation comme je n’en ai pas vu beaucoup»
De son côté, Martin Caron, président de l'Union des producteurs agricoles, évoque les difficultés financières accrues par les taux d'intérêt élevés, les coûts des intrants et les écofrais, et appelle à des solutions concrètes pour la relève agricole, l'investissement dans les pratiques durables et la reconnaissance du professionnalisme des agriculteurs.
«Il y a des cris du cœur en voulant dire au niveau des entreprises, ça ne marche plus là. Les producteurs agricoles sont là pour s’adapter au niveau des changements climatiques, ils sont là par rapport à la transition écologique. On a investi sur les dernières années. Mais c’est que la façon qu’on procède ici, c’est qu’on y va pareil de la main côté des normes administratives, et on a de la paperasse à remplir qui ont toujours un coût, cette case-là à remplir. Puis d’autant plus quand même important quand vous avez parlé des éco frais(...)
Et d’ailleurs les frais qu’on paye, on est rendu à plus de 415 millions qu’on vient d’envoyer dans un fond pour une économie verte. Mais on n’a pas de retour(...) À la place de nous laisser cet argent-là pour qu’on investisse sur nos entreprises, pour les nouvelles pratiques et s’adapter, c’est au contraire, on vient retirer de l’argent. Et pendant ce temps-là, les produits d’ailleurs rentrent, puis viennent compétitionner. Et ça ne marche pas là.»