Plusieurs groupes demandent au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, de donner pleins pouvoirs au futur Commissaire au bien-être et aux droits des enfants, mais Québec n’est pas très chaud à l’idée.
Écoutez Nancy Audet, journaliste et marraine de la Fondation des jeunes de la DPJ, au micro de Patrick Lagacé.
Elle a des inquiétudes sur les futures responsabilités de ce poste de commissaire au bien-être et aux droits des enfants.
«Essentiellement, quand on regarde le projet de loi, on se rend compte que ce n'est pas du tout conforme à ce que les commissaires avaient demandé à la première recommandation, qui était la recommandation phare de la commission Laurent», soutient-elle.
«On le dit, ça fait longtemps qu'il faut aller agir en amont. Quelqu'un qui va rendre des rapports, qui va pouvoir enquêter, qui va collaborer avec le Protecteur du citoyen par exemple, qui va aussi travailler avec le coroner lorsqu'il y a des morts d'enfants. Tout ça, c'est très bien. Mais ce qui était vraiment primordial pour les commissaires, c'était quoi? C'était de transférer aux commissaires les pouvoirs et les responsabilités assumées par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, prévue à la Loi de la protection de la jeunesse, avec toutes les ressources afférentes.»
Elle ajoute que la situation est très critique au Québec.
«Du côté de la Direction de la protection de la jeunesse, il y a beaucoup, beaucoup de lésés en droit, les délais judiciaires, les conditions de vie des enfants, on en parle chaque semaine ou presque dans les médias. Donc, on voulait un commissaire qui avait du mordant, qui allait avoir un certain pouvoir. Et il n’y en a pas dans le projet de loi. À mes yeux, c'est très décevant.»