Déjà plus de 100 jours de guerre entre Israël et le Hamas.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a rappelé à la communauté internationale que «personne» n’arrêtera son pays dans sa guerre pour anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Thomas Juneau, professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa et spécialité du Moyen-Orient, vient commenter au micro de Patrick Lagacé.
«Ce qu'on doit retenir des derniers jours, des dernières semaines, à Gaza, c'est que c'est loin d'être fini. Oui, la guerre à Gaza évolue un peu. Israël a annoncé une démobilisation partielle de ses troupes et il y a un mouvement des combats plus vers le Sud alors que c'était plus au nord au début. Mais c'est pas fini, c'est loin d'être fini.
«Et je dis ça sans dire si on est d'accord ou pas d'accord. C'est tout simplement la réalité. Israël demeure très motivé à affaiblir, à faire mal au Hamas le plus possible. Et même si on n'a pas les chiffres concrets, de combien de morts du Hamas? Combien de kilomètres de tunnels détruits? Le fait est que le Hamas est encore assez loin d'être significativement affaibli.»
«Le Hamas ne va pas être éliminé, que ce soit physiquement ou encore moins politiquement. Même physiquement, on ne peut pas l'éliminer parce qu'il y a beaucoup d'infrastructures du Hamas qui sont à l'extérieur de la bande de Gaza. Il y en a en Cisjordanie, il y en a au Liban, il y en a en Syrie, en Iran. Il y a des réseaux financiers qui soutiennent le Hamas un peu partout dans le monde. Et ça, quelle que soit l'intensité de la guerre à Gaza, ça ne va pas disparaître.
«Mais au-delà de la dimension physique, il y a la dimension politique. C'est-à-dire, c'est un mouvement, c'est une idée. Le Hamas, c'est le porte-parole pour beaucoup de Palestiniens de la résistance face à l'occupation israélienne. Encore une fois, qu'on soit d'accord ou non avec, ça ne changera pas.»
«L'objectif n'est pas d'éliminer le Hamas, comme ça a été dit au début, mais d'affaiblir significativement non seulement sa capacité militaire, mais sa capacité de gouvernance. Pour que le Hamas, dans l'objectif d'Israël, ne soit plus un facteur dans le Gaza d'après-guerre.»
On écoute Tomas Juneau...