Le ministre Bernard Drainville a présenté son plan de rattrapage aujourd'hui. Qu'est-ce qu'en pensent les orthopédagogues qui avaient déjà du mal à répondre à la demande avant le déclenchement des grèves?
Pour en parler, l'animatrice Marie-Claude Lavallée accueille Mathieu Labine-Daigneault, président-directeur général de l'Association des orthopédagogues du Québec.
«Orthopédagogue dans le système scolaire, c'est un spécialiste des difficultés d'apprentissage. Donc, à la base, généralement, on a une formation en pédagogie, mais on a une spécialisation qui nous aide à évaluer, à intervenir à tout ce qui touche la prévention des difficultés et la remédiation des difficultés», dit-il.
«Souvent, on entend qu'on manque d'orthopédagogues. Oui, mais dans certains cas, on a envie de dire si on laissait les orthopédagogues faire leur travail à 100 %, peut-être qu'on manquerait moins d'orthopédagogues et on serait capables de répondre à la demande.»
«Dans les dernières années, ou du moins, depuis la pandémie surtout, on a vu, en raison de la pénurie d'enseignants ou de titulaires de classes, que certains centres de services ou écoles ont utilisé des orthopédagogues à titre de titulaires. On les a utilisés pour remplacer des enseignants dans des classes.»
Et quelle est la position de l'association en regard du plan de rattrapage du ministre Drainville?
«Il y a des très bonnes nouvelles, je crois, dans le plan de M. Drainville, notamment le fait qu'on ait pensé aux moins jeunes dans la formation professionnelle et à la formation générale des adultes, où, souvent, on a des possibilités, disons, de décrochage plus élevé. Donc, on va surveiller ça. Ça, c'est intéressant.
«Ensuite, on a porté une attention particulière aux apprenants en difficulté. Ça a été mentionné aussi par le ministre. Il y a aussi toute la question de la flexibilité qui est ouverte. Monsieur le ministre a mentionné qu'on ne faisait pas du mur à mur, donc, ça laisse une possibilité au milieu de s'adapter et d'adapter le tout à leur réalité.»
En revanche, le rattrapage semble problématique.
«C'est irréaliste de demander à des élèves en difficulté d'apprendre plus vite. Donc, ce n'est pas vrai que ce qu'on a manqué dans les semaines d'absence, on va le condenser dans les semaines qui suivent. Ce n'est pas réaliste. Il y aura une adaptation ou des choix qui devront être faits à mon avis.»
On l'écoute...