Nous en sommes maintenant au Jour 667 de la guerre en Ukraine qui ne prend pas de pause pendant le temps des Fêtes.
Au micro de Patrick Lagacé, Stéphane Siohan, journaliste basé à Kiev, fait le point sur cette guerre qui ne semble pas vouloir se terminer.
«Ça a été une année difficile, parce qu'elle s'achève avec des résultats sur le champ de bataille qui ne sont pas forcément ceux que les Ukrainiens attendaient au début de l'année. Il y avait beaucoup d'espoirs qui avaient été portés dans cette contre-offensive dont on a beaucoup parlé ces derniers mois. Et on voit que la situation est compliquée sur tous les fronts.
«Et pire que ça, ces derniers jours, on voit que l'armée russe est en train de progresser un tout petit peu, de grignoter, parce qu'il y a un phénomène, c'est que depuis à peu près un mois, les Ukrainiens sont en pénurie de munitions et notamment d'obus d'artillerie. Et le rapport des feux, comme on dit en langage militaire entre les deux camps, est difficile, et donc, pour beaucoup de soldats sur le front, c'est vraiment une période difficile. Donc voilà, l'hiver ne s'engage de bonne augure. Je ne dirais pas qu'il y a des espoirs qui sont portés sur 2024. On sait maintenant que la guerre va être longue, mais en effet, c'est une année quand même difficile qui se termine.»
Et comment les Ukrainiens réagissent à cette année difficile sur le plan militaire?
«De deux façons. Les lignes, globalement ont tenu. On voit que les Ukrainiens, depuis le début de l'invasion il y a bientôt deux ans, ont repris 50 % des territoires qui sont occupés par la Russie. Donc on voit qu'il y a une armée forte qui est née et les Ukrainiens ont extrêmement confiance en leur armée. Selon tous les sondages d'opinion, 90 % des citoyens ont confiance dans leurs soldats et dans les dirigeants de l'armée.
«Maintenant, il y a cette conscience que l'Ukraine est un petit pays par rapport à la Russie. La Russie, c'est plus de 150 millions d'habitants. Et maintenant, avec cette émigration depuis le début de l'invasion, on estime qu'il y a 30 millions d'Ukrainiens qui sont restés. Et le problème qui se pose actuellement, c'est que l'armée ukrainienne, aussi forte qu'elle soit, elle n'est pas en nombre et beaucoup de soldats qui se battent depuis le début de la guerre sont sur le front, totalement épuisés, et il n'y a pas de réserves humaines suffisantes pour les remplacer sur le terrain. Donc, le grand enjeu de l'année 2024 pour l'Ukraine, ça va être la mobilisation.»