Luc Papineau est enseignant de français au secondaire depuis une trentaine d'années. Il pourrait officiellement prendre sa retraite au cours des prochains jours, mais il ira plutôt manifester avec ses collègues.
Il explique ses raisons au micro de Patrick Lagacé.
«Je m'excuse de parler du salaire au départ, mais c'est un enjeu et c'est un enjeu de rétention du personnel. Dans une pénurie, on ne peut pas arriver et dire on va payer moins que le coût de la vie. Nos employés, des psychologues, ils ont compris que ce n'est pas rentable d'aller travailler dans une école. Ils vont travailler à l'extérieur. Les orthopédagogues offrent leurs services maintenant de façon privée. On en trouve dans des écoles, mais on n'en trouve pas autant qu'on souhaitait.»
«Donc le salaire et le salaire de tous les employés en éducation est un enjeu important si on veut s'assurer d'avoir une école qui fonctionne.
«On parle de la qualité des services publics et c'est ça qui est embêtant, c'est qu'on ne semble pas le réaliser, mais on est à... Je ne veux pas dire un point de rupture, mais pas loin...»
Concrètement, si les enseignants du Québec devenaient les mieux payés d'un océan à l'autre, ça changerait quoi?
«C'est difficile d'avoir des employés quand tu ne les paies pas correctement. Donc, ça changerait rien dans l'immédiat, ça changerait à moyen et à long terme, ça serait plus facile d'attirer des employés. C'est le même raisonnement, en passant, qu'a fait M.Legault en disant: "Si j'augmente mes députés, je vais avoir des meilleurs candidats." Ok, c'est bizarre, on ne manque pas de candidats pour des élections, mais on manque beaucoup de candidats quand c'est le temps de trouver un prof...»