Radio-Canada nous apprend aujourd’hui que 13 des 17 maisons des aînés construites sont complètement vides et que les quatre autres ne sont occupées qu’en partie.
Et pendant ce temps, plus de 4 200 Québécois attendent une place en hébergement.
Écoutez l’animateur Philippe Cantin en discuter avec le député de Pontiac au Parti libéral du Québec et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, André Fortin, la députée de Sherbrooke à Québec Solidaire et porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés, Christine Labrie, ainsi que la coprésidente de la Communauté de pratique des médecins en CHSLD, Dre Sophie Zhang.
«Je ne peux pas dire qu'on a été surpris de notre côté de voir qu'il y avait tant de places vides, affirme André Fortin. Le gouvernement n'a jamais vraiment fait un plan complet pour les maisons des aînés. La grande question qui se posait déjà, c'est: où va-t-on prendre la main-d'œuvre pour aider tous ces patients, tous ces résidents?»
Par exemple, à Sherbrooke, on compte 120 chambres, mais à peine 42 sont occupées, selon l’enquête du journaliste Thomas Gerbet.
Pour sa part, Christine Labrie constate que des échéanciers n’auraient pas été respectés en matière de recrutement de personnel.
«Ç’a a pris plusieurs années à construire chacune des maisons. Donc, assurément, on avait le temps de former du personnel dans l'intervalle. Oui, on a besoin de quelques semaines pour installer le mobilier, mais la raison principale pour laquelle les places sont vides actuellement dans les maisons des aînés, c'est parce que le personnel n'a pas été recruté. Par exemple, je suis au Saguenay en ce moment et il y a trois maisons des années qui sont livrées. On parle de plusieurs centaines de places. Elles sont complètement vides et on nous dit que ce n’est pas tout à fait le temps de recruter, que c'est les vacances d'été.»
De son côté, une médecin s’inquiète pour le futur des patients.
«C'est vrai que c'est inquiétant, le fait qu'il y a des longues listes d’attente, le fait qu'on attende les nouveaux lits qui ne sont pas livrés en ce moment», dit la Dre Sophie Zhang.
«J'ai l'impression que si on se met à afficher des nouveaux postes pour les maisons des aînés, ça va être beaucoup du personnel qui est déjà en place dans nos CHSLD actuels, qui vont aller combler ces endroits-là. On sait qu'on est déjà en pénurie, donc on ne voudrait pas avoir un exode.»
