Alors que des ressortissants européens sont évacués du Niger, quelle est la situation dans le pays, plus d’une semaine après le coup d'État?
Si le président élu Mohamed Bazoum n’est pas rétabli dans ses fonctions, la crainte d’un embrasement grandit dans la région.
À l’émission Le midi, animée par Philippe Cantin, écoutez Ferry De Kerckhove, ancien diplomate et professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.
«Le Niger est une ancienne colonie française, explique-t-il. Ce grand pays se retrouve enclavé par plusieurs pays, dont l’Algérie, La Lybie, le Tchad, le Nigeria et le Mali. […] En 1890, quand les Français ont conquis cette région, il y a eu une scission artificielle entre le Niger et le Nigeria. […] Avant le coup d’État cet été, c’était un régime démocratique dirigé par Bazoum, mais ce pays est pauvre, en dépit de la présence croissante de la Chine en matière d’exploitation pétrolière.»
Pourquoi ce renversement militaire?
«Tchiani a décidé que ça ne fonctionnait pas avec Mohamed Bazoum. Selon lui, le pays est en déliquescence. Il pense que les Français se mêlent trop de ce qui se passe dans ce pays. Il a décidé de se défaire du président. […] C’est un mouvement nationaliste qui accuse les anciens colonisateurs au lieu de changer leur propre pays.»
Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger à l'origine de la chute du président élu Mohamed Bazoum, s'est présenté vendredi comme le nouvel homme fort du pays, les putschistes mettant en garde contre toute intervention militaire étrangère.