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Scènes de guerre au Soudan: une première depuis l'indépendance en 1956

Scènes de guerre au Soudan: une première depuis l'indépendance en 1956
Des combats à Khartoum au Soudan / Marwan Ali / The Associated Press

Des combats se poursuivent au Soudan lundi entre deux factions militaires pour le contrôle de l’aéroport, du Palais présidentiel et de la principale base militaire. Des scènes de guerre que ce pays n’avait pas connues depuis son indépendance en 1956.

On répertorie des dizaines de morts et des centaines de blessés, surtout parmi les civils. Un conflit qui pourrait amener les voisins du Soudan à intervenir. Le Soudan est l'un des plus grands pays d’Afrique.

Écoutez le chroniqueur Jean-François Lépine aborder avec Paul Arcand le conflit qui a commencé samedi matin entre deux généraux. Ceux-ci, qui se partagent le pouvoir depuis qu’ils ont réalisé un coup d’État ensemble en 2021, pour reprendre le contrôle du pays.

Les deux personnages qui s’opposent sont le président du pays et chef des armes, le Général Al Burhan, et son ancien allié, le lieutenant-général Mohammed Hamdan, un ancien commerçant de chameaux et d'or, qui dirige une milice paramilitaire de 70 000 hommes. Mohammed Hamdan est accusé d’avoir été un des principaux responsables du génocide du Darfour en 2003. On appelle ses miliciens des Janjaweed, littéralement des bandits de grand chemin, qui ont perpétré les pires horreurs.

Les deux hommes se sont d’ailleurs connus au Darfour au moment du génocide où le général Al Burhan dirigeait le commandement militaire régional. 

Certes, ils partageaient le pouvoir depuis deux ans, mais récemment ils ne s’entendaient pas sur ce qui devait se passer au cours des prochains jours au Soudan concernant l’application d’un accord avec le président Al Burhan et la société civile, qui devait remettre le pouvoir justement aux civils.

Une affaire de pouvoir et d’argent

On dit que le Lieutenant-Général Hamdan ne voulait pas cette transition. Il a fait une fortune comme politicien, sous l’ancien président Omar Al Bashir destitué au cours d’un premier coup d’État en 2019, et depuis ce temps-là il contrôlait de plus en plus de sources de revenus dans le pays.

Le Soudan est au bord de la mer Rouge. De l’autre côté, le Yémen est en guerre civile depuis plus de 8 ans.

Il y a quelques semaines, on a annoncé un accord historique entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux ennemis jurés de la région du Golfe persique, et deux grands pays qui s’affrontaient, par armées interposées, depuis dix ans, dans un pays pauvre, mais très riche en culture de la péninsule arabique, le Yémen.

L’accord a été négocié grâce à l’intervention de la Chine, et ça semble fonctionner. Le gouvernement du pays, appuyé par les Saoudiens, est en négociation avec les opposants, la minorité Houti, des musulmans chiites alliés à l’Iran, qui ont conquis la capitale Sanaa et une partie du pays pour mettre fin à un conflit qui s’enlisait.

«On a d’ailleurs assisté à un échange important de prisonniers entre les deux pays, et, pendant que les négociations se poursuivent pour le partage du pouvoir, les combats sont complètement arrêtés, affirme Jean-François Lépine. Il y a de l’espoir et pour la première fois, c’est ça qui est intéressant, c’est la Chine qui a pu amener deux régimes autoritaires qui s’affrontaient à travers ce conflit, à résoudre la situation.»

En Inde

Le chroniqueur aborde aussi la situation de l’Inde qui a dépassé la Chine comme pays le plus peuplé de la planète.

L’Inde, même si elle a adopté des mesures de contrôle volontaire des naissances, continue à grandir, alors que la Chine avec sa politique d’enfant unique est en régression démographique.

On parle d’une croissance démographique qui durera jusqu’en 2060, même si, pour des raisons d’éducation, d’amélioration des soins de santé et de développement économique, l’Inde a réduit de beaucoup le nombre d’enfants par femmes qui était de six par femmes dans les années cinquante à peine deux, maintenant. 

Résultat : l’Inde est un pays jeune, alors que 60% de sa population a moins de 35 ans. Un grand économiste indien, Ashoka Mody, prétend, dans un livre qu’il vient de publier, que l’Inde est brisée, entre autres par la corruption, mais aussi par son incapacité à produire des emplois pour répondre à toute cette jeunesse.

On y découvre ainsi un potentiel de crise sociale et économique énorme qui expliquent une radicalisation politique croissante.

On écoute l’intégralité de sa chronique...

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