Les changements climatiques sont une réalité avec laquelle nous devons de plus en plus composer. Il y a longtemps qu’ils ne sont plus des concepts abstraits dont parlent les scientifiques. Chaque année, de nombreuses manifestations sont notables çà et là sur la planète et les initiatives afin de renverser la vapeur se sont multipliées. La question est simple : est-il trop tard pour « changer la trajectoire du paquebot » ? Voici une entrevue accordée par Alain Bourque, directeur général d'Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l'adaptation aux changements climatiques.
« Les détracteurs sont moins nombreux qu'auparavant. Les événements météorologiques sont concrets. Ils sont de plus en plus intenses et fréquents. Si on veut être crédible de manière scientifique, on doit évidemment analyser chacun des ces événements. Pour plusieurs d'entre eux, notamment le dôme de chaleur dans l'Ouest canadien au printemps, tout comme les inondations à l'automne, sont des signes des changements climatiques. Ce qui est particulièrement intéressant à propos de la Colombie-Britannique, c'est que les inondations ont été amplifiées par les incendies qui ont brûlé précédemment une partie de la forêt sur ce territoire. On entre dans un nouveau type d'événement météorologique extrême : on assiste à l'accumulation des impacts. L'eau de pluie dévalait beaucoup plus intensément des montagnes jusque dans le fonds des vallées en Colombie-Britannique, ce qui a créé des inondations plus importantes. »