Un homme armé a ouvert le feu dans les bureaux d'un journal dans la capitale du Maryland, jeudi, tuant cinq personnes et en blessant légèrement deux autres avant d'être arrêté dans ce qui semble être l'une des attaques les plus meurtrières contre des journalistes dans l'histoire des États-Unis, ont affirmé la police et des témoins.
La police a affirmé en soirée qu'il s'agissait d'une «attaque ciblée» contre le journal «The Capital Gazette» à Annapolis.
La police n'a pas fourni de détails dans l'immédiat sur le tireur, et a indiqué qu'il était interrogé. Selon des informations obtenues dans plusieurs médias américains, le tireur se nommerait Jarrod Ramos et serait âgé de 38 ans. Il aurait utilisé un fusil de chasse, a indiqué un responsable sous le couvert de l'anonymat, ajoutant que l'homme ne coopère pas avec les enquêteurs.
Le lieutenant Ryan Frashure, porte-parole de la police du comté, a affirmé que les policiers étaient arrivés très rapidement sur les lieux et avaient interpellé le tireur sans échange de coups de feu.
Un journaliste du «Capital Gazette» a écrit sur Twitter qu'un seul individu avait ouvert le feu sur plusieurs personnes. Phil Davis, qui couvre les affaires criminelles et la justice pour le journal, a écrit que l'individu avait tiré sur une porte de verre et qu'il avait ouvert le feu sur plusieurs employés.
Il a ajouté: «Il n'y a rien de plus terrifiant qu'entendre plusieurs personnes être touchées par balle pendant que vous êtes sous votre bureau et que vous entendez le tireur recharger.»
Un responsable des forces de l'ordre a affirmé que le suspect s'était mutilé les doigts dans l'objectif, selon les enquêteurs, de rendre son identification plus difficile.
Le responsable a été mis au fait de l'enquête, mais n'était pas autorisé à en faire état publiquement et a parlé sous le couvert de l'anonymat.
Selon cette source, les enquêteurs estiment que le suspect tentait de les empêcher d'établir une concordance des empreintes digitales.
Un événement traumatisant
Dans une entrevue publiée sur le site internet du journal, M. Davis a dit avoir eu le sentiment d'une «zone de guerre» dans les bureaux du journal, une situation qu'il lui sera «difficile de décrire pour un bon moment».
«Je suis un journaliste de faits divers. J'écris sur ces affaires — pas nécessairement de cette portée, mais des fusillades et des morts — tous les jours. Mais j'ai beau vouloir expliquer à quel point il est traumatisant de se cacher sous son bureau, on ne comprend pas avant de l'avoir vécu et on se sent impuissant», a-t-il confié.
M. Davis a affirmé au journal que des collègues et lui étaient encore dissimulés sous leurs bureaux lorsque le tireur a cessé les coups de feu. «Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi il a cessé», a-t-il affirmé.
Un employé de station d'essence à proximité a fait état d'un déploiement policier imposant dans le secteur alors qu'il se trouvait à l'intérieur de son lieu de travail encore ouvert.
Des reportages télévisés ont montré des gens quitter l'édifice les mains en l'air et des policiers leur demandant de passer par un stationnement, pendant que d'autres agents convergeaient vers le bâtiment.
«The Capital Gazette» et d'autres journaux, dont la «Maryland Gazette», appartiennent au Baltimore Sun Media Group.
Le Baltimore Sun Media Group, établi à Chicago, a exprimé sa profonde tristesse, et a indiqué que tout le soutien possible était offert aux employés du journal et à leurs familles.
Sur Twitter, le président Donald Trump a écrit qu'il avait été mis au fait de la situation avant de s'envoler du Wisconsin, où il prenait part à l'inauguration d'une usine du géant Foxconn.
«Mes pensées et mes prières vont aux victimes et à leurs familles. Merci à tous les premiers répondants qui sont actuellement sur les lieux», a dit le président.
Le Capital Gazette est la propriété du Baltimore Sun.